Le Blog Rétro de Crapahute
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Né en 1972, la même année que le jeu d’arcade Pong, j’ai connu la grande époque de l’arcade et l’âge d’or des machines familiales 8 et 16bits. Voici un résumé de ce qu’on appelait il n’y a pas encore si longtemps 3615 My Life.
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PONG
Sinclair ZX81
Mattel Intellivision
CBS Colecovision
Oric 1
Oric Atmos
Amstrad CPC 6128
Atari 520ST
Retour vers le Futur du Passé /!\ EN COURS
Des photos de quelques-unes de mes vieilleries sont visibles ici : |
Je pense que mon premier souvenir vidéoludique remonte à mes cinq ou six ans. Je suis debout sur une chaise face à un flipper dans un bar. Je suis hypnotisé par ces lumières et ces sons et même si je doute que mon père ait inséré une pièce pour me payer une partie, j’essaie tant bien que mal d’actionner les boutons avec mes petites mains d’enfant.
Bien sûr avec ce flipper il ne s’agit pas à proprement parler d’un jeu vidéo, mais dans les années 70, c’est bien dans les bars puis les salles d’arcade que l’on avait la chance d’être confronté un tant soit peu à ces nouvelles technologies.
Étant né à la campagne en bord de mer dans le département de la Manche, loin de toute salle dédiée aux jeux vidéo, c’est principalement dans les bistrots, qui n’étaient pas rares, que je pouvais croiser ces bornes de jeu qui me faisaient rêver.
A 10 ans, je connaissais Break Out, Space Invaders, Galaxian et Galaga. J’y ai peu joué car à cet âge je n’avais pas d’argent en poche. Par contre je regardais avidement les parties des autres et n’en perdais pas une miette.
Breakout est le tout premier jeu de casse-brique. C’est la jeune société Atari qui le sort en borne d’arcade en 1976. Celle-ci possède un écran monochrome sur lequel sont collées des bandes de plastique transparent colorées à l'emplacement des briques afin de les faire apparaître en couleur. Nolan Bushnell, le fondateur d’Atari, avait confié la réalisation du jeu à Steve Jobs et Steve Wozniak, les futurs co-fondateurs d’Apple alors employés chez Atari. Au passage Jobs arnaqua son compère et futur associé en empochant la prime offerte par le patron liée aux optimisations apportées à la conception électronique du jeu que Wozniak avait réalisées.
Le logo Atari est devenu une icône, l’emblème du jeu vidéo et de la culture geek de l’époque fin 70, début 80. L’origine du design n’a rien à voir avec le mont Fuji. George Opperman qui le créa en 1972 voulait à la fois représenter le A de Atari et garder la référence au jeu Pong qui faisait le succès de la société à l’époque. Les deux courbes représentent les joueurs disposé de part et d’autre de la ligne centrale du terrain.
Space Invaders a été publié par la société japonaise Taito. C’est l’exemple même du genre shoot them up, jeu où il faut tirer sur tout ce qui bouge. C’est l’un des jeux les plus célèbres et influents de l’histoire du jeu vidéo. Son succès fut tel qu’au Japon on aurait enregistré une pénurie de pièces de 100 yens tant les gens les utilisaient pour jouer à cette borne de jeu d’arcade.
Dans certaines bornes, le jeu s'affiche à l'envers sur l'écran qui est placé dans le bas du meuble. En fait, le joueur joue en regardant le reflet de l'écran qui par effet de miroir s'affiche (à l'endroit) sur un décor lunaire dessiné et éclairé en face de lui.
Namco a sorti Galaxian en borne d’arcade fin 1979. Inspiré de Space Invaders, vous combattez des formations d’aliens qui foncent sur vous. C’est l’un des premiers jeux vidéo vraiment en couleurs (sans autocollant sur l’écran). En 1981, Namco réitéra en sortant Galaga, digne successeur de Galaxian et qui finit même par le dépasser en popularité.
Ce qui m’a frappé en jouant à Galaga, c’est qu’on pouvait enchainer plus rapidement les tirs qu’avec Galaxian. Je n’avais pas compris à l’époque l’utilité de voir son vaisseau capturé par les ennemis et je faisais tout pour l’éviter. C’est ensuite que je me suis aperçu de l’avantage d’avoir un double tir une fois qu’on réussissait à libérer notre vaisseau prisonnier.
Autre icône, Pac-Man s’appelait Puck Man à ses débuts, mais comme des petits plaisantins grattaient le P des décorations des bornes d’arcade pour en faire un F (Fuck Man), Namco, la société éditrice, préféra en changer le nom. L’auteur, Tohru Iwanati, voulait un jeu moins violent que ce qui se faisait en salle d’arcade pour notamment y attirer les femmes. Or pour lui, ce que la gente féminine aimait avant tout, c’était manger, d’où le thème du personnage, enfermé dans un labyrinthe, qui doit le vider de sa nourriture… Le jeu fut l’un des plus grands hits mondiaux du jeu vidéo.
Mes premières vraies expériences de jeu ont commencé vers mes huit ans. J’ai découvert un jour chez mon cousin Guillaume le jeu électronique Simon.
Mon cousin de 3 ans mon aîné était ainsi devenu ma référence. Il était au top de la technologie d’autant plus qu’il avait un Rubik’s Cube et une radio-cassette lui permettant d’enregistrer toutes les chansons passant à la radio.
À mes yeux le jeu braillard et coloré de mon cousin, c’était comme avoir un jeu vidéo à la maison. L’appareil produisait une séquence de lumières accompagnées de sons qu’il fallait reproduire sans se tromper. Le jeu du Simon trouve son origine dans le jeu pour enfant Jacques a dit, d'où il tire également son nom, puisque dans les pays anglophones ce n'est pas Jacques mais Simon (Simon Says…) qui donne les ordres.
C’est Ralph Baer qui a co-inventé le jeu électronique Simon commercialisé par MB (Milton Bradley). Cet américain d’origine allemande développa la Magnavox Odyssey, la toute première console de jeux vidéo et à ce titre, il est considéré comme le père du jeu vidéo. Suivra l'Odyssey² avec sa version européenne, le Videopac.
Quand on était bercé par les séries télé Galactica ou Cosmos 1999 comme moi, voir ces lumières et entendre ces sons synthétiques c’était futuriste !
Cette année-là, quand les parents de Guillaume me demandèrent ce que je voulais pour noël, ni une ni deux, je demandai un jeu électronique. C’est ainsi que je devins l’heureux propriétaire du jeu Feu Rouge Feu Vert de Mattel. Dans ce jeu, qui pouvait être joué à deux en même temps, il faut allumer une rangée de diodes quand le feu passe au vert. Stratégie et rapidité sont au rendez-vous. J’étais aux anges, j’avais mon premier jeu électronique !
Mon père était ostréiculteur et ma mère infirmière libérale. Ils prenaient très peu de vacances et par conséquent je passais une partie de mes étés chez mes grands-parents dans le village voisin. Mes cousins habitaient à 100m de là. Nous passions notre temps entre plage et jeux dans le jardin.
Je devais avoir neuf ans quand Guillaume a eu sa montre à quartz pourvue d’un chronomètre. Cet affichage digital et les bips émis étaient tellement modernes ! Nous pouvions nous chronométrer à la course mais aussi essayer de faire le plus petit temps entre démarrage et arrêt du chrono en pressant deux fois successivement le bouton qui servait de départ et d'arrivée le plus rapidement possible.
Mais surtout, Guillaume avait eu un nouveau jeu électronique : Crêpes (Ludotronique). C’est l’un des tous premiers jeux à cristaux liquides que je voyais. Un cuisinier fou envoyait des crêpes en l’air et on déplaçait notre personnage de gauche à droite afin de les rattraper avant qu’elles ne tombent sur le sol.
Je me souviens des heures passées le soir sous le mauvais éclairage de la salle à manger de mes grands-parents à s'ésquinter les yeux pour rattraper ces maudites crêpes qui tombaient avec un beep strident !
Devinez ce que je demandais à ma tante et à mon oncle au noël suivant… Il y avait chez mes grands-parents maternels le catalogue de La Redoute, très pratique pour faire son choix. Je jetai mon dévolu sur le jeu Pirates (Ludotronique). Seul à bord de mon galion, je devais inlassablement repousser tous ces flibustiers assoiffés de sang qui montaient à l’abordage.
Le fabriquant des jeux Ludotronic était VTech. Ils étaient distribués en France par la marque CEIJ (Compagnie Européenne Industrielle du Jouet). Dans les autres pays, c’était sous le nom Time and Fun (qui comme par hasard fait penser au nom Game and Watch de Nintendo) ou directement sous marque VTech. Ces jeux pouvaient également faire office de réveil et le mien a longtemps trôné sur ma table de chevet.
De son côté, Guillaume, toujours à la pointe du progrès, a eu Oil Panic, un jeu électronique de Nintendo se jouant sur deux tableaux.
Dans ce jeu notre personnage est un ouvrier qui doit absolument récupérer de l’essence qui coule goute à goute d’un tuyau qui fuit à l’aide d’un seau. Notre récipient peut contenir jusqu’à trois goutes d’essence, au-delà, il déborde. Il faut ensuite vider dehors le seau dans un baril qui est porté par un autre personnage qui se déplace à intervalles réguliers à gauche ou à droite de l’écran. Il faut bien évidement éviter d’en renverser par terre ou sur les gens qui se trouvent en bas.
Nintendo, entreprise japonaise fondée en 1889 qui à l'origine fabriquait des cartes à jouer, a produit 59 Game and Watch différents de 1980 à 1991. Ces jeux ont été imaginés par Gunpei Yokoi (futur créateur de la Game Boy). Il en eut l'idée durant un voyage en shinkansen (le TGV nippon). Sur un siège voisin, pour passer le temps, un homme d’affaires s'amusait avec sa calculatrice et il eut l’idée de créer des jeux pour les gens dans les transports.
Le premier fut Ball. D’abord destiné aux adultes, Nintendo s'aperçut que l'essentiel des acheteurs étaient des enfants ce qui encouragea la firme à sortir de nouveaux jeux plus colorés à destination des plus jeunes. Dans les années 80, l’abondance de l’offre de tous ces jeux LCD était vertigineuse.
Malheureusement ils étaient très répétitifs et une fois qu’on les maîtrisait, ils perdaient de leur intérêt. Mais un bouleversement de mon horizon vidéo ludique approchait avec encore pour principal chef d’orchestre Guillaume.